Le Mois de la sensibilisation au cancer du sein vise principalement à s’assurer que les femmes reconnaissent les signes et se rendent à leur mammographie bienale. Je pense que ce n’est pas suffisant et, encore une fois, c’est mettre toute la responsabilité sur les femmes. Que diriez-vous de sensibiliser tous les intervenants à ce qu’ils devraient savoir sur le cancer du sein? Les bonnes pratiques, les derniers outils disponibles, les améliorations possibles des programmes de dépistage. L’histoire de l’imagerie des femmes montre qu’on ne lui accorde pas la plus haute priorité, même si le dépistage par mammographie a prouvé son impact massif sur la survie. Par exemple, la mammographie a été la dernière modalité de radiologie à être numérisée.
Dans certaines occasions, les leaders de l’industrie apportent non seulement de nouvelles technologies, mais ils s’assurent aussi qu’une fois leur efficacité prouvée, les médecins et les patients le savent et qu’elles sont utilisées rapidement et largement. La tomosynthèse, ou mammographie 3D, en est un bon exemple. Les programmes de dépistage du cancer du sein font appel à de nombreux intervenants, en fait à tout un système, ce qui rend les améliorations complexes. La double lecture des mammographies a depuis longtemps prouvé son efficacité partout hors des États-Unis. Le taux de détection est juste au-dessus de 5 pour 1000 examens de dépistage aux États-Unis alors qu’il est au-dessus de 6 en Europe, ce qui représente 20% de plus de cancers détectés pour le même nombre d’examens !
Au cours des 4 dernières années, le monde de l’imagerie médicale a entamé une révolution : l’adoption de l’intelligence artificielle (IA). Quelques’entreprises hautement spécialisées ont développé et validé des algorithmes. Les logiciels d’aide à la décision utilisant ces algorithmes, lorsqu’ils sont utilisés en association avec les radiologues, ont prouvé qu’ils améliorent le taux de détection du cancer et ont donc été validées par les autorités (FDA). Il serait temps que les femmes puissent être les premières à bénéficier d’une innovation. Pour une fois, une innovation technologique, l’IA, s’est rapidement traduite en produits qui bénéficient spécifiquement aux femmes : plus de cancers découverts, plus tôt, avec des résultats plus rapides.
Les éditeurs qui fournissent ces outils et les principaux utilisateurs de l’outil, les radiologues, ont travaillé ensemble pour que ces derniers ne craignent pas d’être remplacés et comprennent que les espèces bientôt disparues seront des radiologues qui n’utilisent pas l’IA. Cette technologie leur donne l’assurance et la confiance qu’ils ne manquent pas quelque chose de suspect, ils peuvent passer plus de temps sur les cas suspects et moins sur un non-suspects, de sorte que dans l’ensemble leur risque d’épuisement professionnel diminue.
Outre la performance de l’algorithme, la révolution de l’IA apporte un accès plus efficace à la technologie. Il s’agit d’une solution purement logiciel qui ne nécessite pas d’infrastructure et de matériel spécifique ou coûteux puisqu’elle est hébergée dans un environnement cloud sécurisé. L’installation et la formation ont été conçues pour être les moins perturbatrices du flux de travail des radiologues, et peuvent être réalisées à distance, de sorte que très peu de ressource informatique locale est nécessaire. Enfin, le modèle commercial Software-as-a-Service (SaaS) est le moyen le plus couramment offert pour accéder à cette technologie, ce qui signifie qu’il n’y a pas d’investissement initial et que les prix sont justes, tout inclus et fondés uniquement sur le volume d’utilisation.
Ainsi, compte tenu du besoin (réduire le nombre de cancers oubliés, de trouver le cancer plus tôt), des avantages supplémentaires (moins d’anxiété pour les femmes car les résultats peuvent être livrés plus rapidement, et moins de stress pour le radiologue qui craint de manquer quelque chose) et de la facilité d’adoption et de mise en œuvre, pourquoi est-il encore si rare qu’on offre aux femmes de se faire dépister à l’aide de l’IA?
Je présume que la sensibilisation joue un rôle ici, mais les priorités dans la prise de décisions ne sont pas au rendez-vous. Les radiologues sont rapidement convaincus qu’ils devraient évaluer ces outils dans leur pratique. Mais, ce n’est pas seulement le radiologue qui doit être convaincu de l’utilisation de ce nouveau logiciel. L’ensemble de l’organisation doit voir la valeur et comprendre que l’IA peut faire une différence dans la vie, et du point de vue des affaires aussi. L’évaluation est rendue simple et facile avec le cloud. Cela pourrait être considéré comme “un projet de plus” par le service informatique et simplement ajouté à la file d’attente, alors qu’il s’agit effectivement d’une rare occasion de faire une différence directe dans la vie des femmes. De plus, les aspects financiers sont très simples, avec de multiples impacts positifs sur les différentes lignes du P&L, finissant toujours par un business case positif. Enfin, il y a de nombreuses décisions à prendre qui ont une voie de décision complexe, si elle est définie, avant que l’IA ne puisse être accessible aux radiologues. Tous les efforts ont été faits pour simplifier ces diverses étapes; c’est donc le genre de projet qui devrait être prioritaire en raison de son faible impact sur l’organisation et de son impact important sur toutes les parties prenantes, les femmes étant la priorité.
En ce mois de sensibilisation, je demande à tous les intervenants du dépistage du cancer du sein de prendre 10 minutes :
Parlez à vos collègues de la façon dont l’IA pourrait être offerte à leurs patientes.
Prenez rendez-vous pour une démo d’IA et découvrez l’aide qu’elle peut apporter
Contactez-moi et posez-moi toutes les questions que vous voulez sur le sujet!
Matthieu Leclerc-Chalvet